FERNAND LEGER

 

INTRODUCTION

SON OEUVRE, ENTRECOUPEE PAR SA VIE

Les débuts et la formation (1904-1913)

Les années de guerre (1914-1917)

La suite de sa vie (1917-1955)

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

INTRODUCTION

Tout au long de cet exposé, je vais m'efforcer de présenter le personnage de Fernand Léger. Cette présentation du personnage ne m'est évidemment rendu possible qu'à travers les écrits qui ont un lien étroit avec l'artiste. Cependant, puisqu'il est impossible de se forger un jugement pertinent à propos d'un personnage déjà mort, et qu'il semble bien téméraire d'embrasser toute son oeuvre pendant le temps qu'il m'a été imparti pour réaliser cet exposé, j'ai décidé de privilégier une présentation qui s'apparente plus à une collecte de témoignages à son encontre, de la part de proches qui l'ont entouré pendant sa vie ou qui ont eu l'opportunité d'entrer en contact avec lui et qui, à titre posthume, ont rendu hommage à l'artiste et à l'homme que fut Fernand Léger, dans des ouvrages à petite édition. J'ai donc privilégié cette piste plutôt qu'une présentation classique de sa vie, de son oeuvre et du mouvement auquel il est rattaché. C'est dans cette perspective que j'ai axé mon travail de recherche.

J'ai été agréablement surpris dans mes investigations car elles ont été riches d'enseignements concernant l'homme que fut Fernand Léger. C'est effectivement de cette manière que j'ai réellement découvert le personnage de Fernand Léger et non en décortiquant les articles pompeux et ennuyeux sur ce qu'il fut académiquement. Certes, ma connaissance du personnage est loin d'être assez complète pour pouvoir prétendre émettre quelque critique à l'encontre et c'est la raison pour laquelle je me limiterai à présenter la version des faits de ces proches auxquels j'ai déjà fait allusion.

SON OEUVRE, ENTRECOUPEE PAR SA VIE

Pour permettre au lecteur d'avoir un aperçu de la chronologie de sa vie, voici une biographie sommaire de Fernand Léger :

 

Ce n'est pas tant cette biographie qui nous intéresse chez Fernand Léger car il se détache qu'il ne fut pas un homme d'ambition à la carrière toute tracée, mais bien plus un réel humaniste. Voyons donc cette succession d'événements qui ont jalonné sa vie comme de simples coïncidences dont il faut tirer la signification profonde.

Cependant, j'ai décidé de présenter son oeuvre, intimement liée à sa vie, en trois parties de durées bien inégales. Il y a ses débuts, puis cette révolution que fut la guerre pour lui, et enfin cette longue période de vie qui suivit la guerre. Ce plan peut paraître mal à propos mais c'est un parti pris intentionnel de ma part, puisqu'il m'est impossible de traiter avec autant de détail le reste de la vie de Léger que durant la première guerre mondiale.

Les débuts et la formation (1904-1913)

Il est possible de lire des témoignages à propos de Léger de la part de l'un de ses plus proches amis, Douglas Cooper qui fit paraître les Dessins de guerre de Léger à titre posthume en 1956. Une préface est adressée au lecteur qui compte compulser ces dessins. Cette préface fut écrite par Douglas Cooper et elle nous permet de nous familiariser avec l'atmosphère dans laquelle Fernand Léger fut baigné à cette époque d'avant-guerre et de guerre.

Il apparaît que Léger aimait à vivre à Paris, dans le quartier du Montparnasse. Il a habité chez Jeanne qui sera sa future épouse, chez qui aimaient à se retrouver des personnalités comme Max Jacob, Douglas Cooper lui-même. Le couple Jeanne-Fernand fut d'ailleurs légendaire dans le quartier, quartier qu'ils considéraient tout deux comme fort sympathique.

Fernand Léger a commencé avec la gouache, puis s'est mis à l'huile. Dés ses débuts, il peut être considéré comme un dessinateur doublé d'un coloriste. Appolinaire qui n'a connu que la toute première partie de son oeuvre avait pressenti l'originalité du dessinateur et s'exprima librement à son encontre selon la formule : "Encore un petit effort pour se débarrasser de la perspective, de cette quatrième dimension à rebours, la perspective, le moyen de tout rapetisser inévitablement.". Léger partage cet avis concernant la perspective : de cette manière, on peut le rattacher aux cubistes dont le propos est, en partie, que le grand reste grand.

Bien souvent aussi, la première chose que l'on entend dire à propos de Fernand Léger, c'est qu'il fut inspiré largement, à ses débuts tout du moins, par Paul Cézanne, mais également par les Futuristes italiens, par Delaunay et par les cubistes eux-mêmes. Cependant, contrairement à ses condisciples cubistes que furent Braque et Picasso, préoccupés de sujets statiques (natures mortes, personnages isolés), Léger semble s'intéresser à des sujets dynamiques (vues urbaines, groupes de personnages en action). Cela ne veut pas pourtant pas dire que les compositions de Léger ce cette époque soient pour autant dynamiques : au contraire, c'est une impression de statisme qui se dégage de ces oeuvres. Pour reprendre l'expression heureuse de Cooper à propos de ces sujets de peinture, "Tout mouvement semble s'être figé au moment où il les a peints, ainsi que dans une toile de Poussin". Afin de donner du mouvement à ses peintures, Léger a recours, tout comme Delaunay, à la couleur; plus précisément, "Léger recourt à la coloration arbitraire des formes conçues en fonction de leur rôle pictural : ainsi, il créa un effet artificiel de mouvement en introduisant des contrastes dynamiques de couleur locale". Mais Léger recherchait plus une vision géométrique de son sujet alors que Delaunay semblait s'intéresser plus à la complémentarité des couleurs. Ainsi, "Il avait su, durant les quatre années précédentes, s'affirmer comme l'un des maîtres du cubisme", selon Cooper. Pour Jean Cassou, dans Fernand Léger. Dessins et gouaches, cette première période est moins probante que la suite de sa vie; mais déjà, apparaît les thèmes récurrents de la machine et du corps humain.

Les années de guerre (1914-1917)

Mais en 1914, la première guerre mondiale éclate et Léger, âgé de trente-trois ans, est mobilisé d'office sur le front. Dans sa préface, Cooper raconte comment Jeanne, un jour fait une fugue pour Verdun, afin de rejoindre Fernand, duquel elle rapporte des dessins dans sa musette. Ce sont ces dessins qui sont exposés dans ce recueil de guerre qu'il commença à partir de 1915, lors de sa mutation à Verdun, afin de se distraire. Ils constituent tout à la fois le témoignage pictural véritablement unique d'un poilu cloîtré dans ses tranchées, et l'élan artistique d'un être face à une telle boucherie. Il ne faut cependant pas perdre de vue le fait que Léger exécuta ces dessins, souvent à la hâte et sur des bouts de papier à échelle beaucoup moins importante qu'à l'accoutumée, c'est la raison pour laquelle il traita ses sujets différemment que précédemment.

Principalement, ces dessins sont des dessins réalisés au crayon noir, à l'encre bleue, au fusain; seul un dessin présente de la couleur. On l'aura compris, le thème majeur de ces dessins ont un rapport étroit avec la guerre dans les tranchées, du côté de Verdun. Ces dessins représentent principalement des hommes vifs ou morts dans les tranchées, des routes. Ces hommes vivants sont casqués, fument le plus souvent la pipe, jouent aux cartes. Mais Léger dessine également certaines armes de la guerre comme des canons de fusil, un obusier. Suite à son intoxication par le gaz et sa réforme en 1917, nous pouvons découvrir des dessins dont le sujet est l'intérieur de l'hôpital, le centre de Verdun et sa gare. Certains de ces dessins sont pour Léger l'occasion d'envoyer une carte postale, et il dédicace volontiers ces dessins envoyés à ses proches à l'aide de petites phrases ironiques. Toutefois, de ces dessins se dégage une impression d'optimisme : Léger nous donne une impression de légèreté au beau milieu de ce massacre d'hommes (sauf pour un ou deux dessins représentant des morts tel Les Deux Tués qui se dégage de tous les autres). Le mot est facile mais nous verrons qu'Aragon lui-même s'est ingénié à ce type d'exercices de style dans ces poèmes consacrés à Léger.

Ce qui frappe le néophyte concernant ces dessins, c'est la présence massive, déjà, de l'utilisation du cylindre qui rend compte de la vision artistique du monde selon. De même, ces dessins semblent faire contraste à ses peinture précédentes, "des gouaches puissantes aux contours appuyés"; il faut cependant garder à l'esprit que la technique utilisée pour ces dessins est en rapport étroit avec les conditions exceptionnelles dans lesquelles il peignit. C'est cet effet de spontanéité qui est intéressante puisqu'aucun autre artiste-soldat n'a rapporté véritablement de dessins élaborés dans les tranchées. Pour Léger, "C'est à la guerre que j'ai mis les pieds dans le sol. En l'espace de deux mois j'ai appris plus que dans toute ma vie... Ah ! ces gros gars. J'étais costaud moi aussi et je n'ai pas eu peur. Je suis devenu camarade avec eux. Même quand on m'a proposé d'aller dans le camouflage loin du front, je restais à côté d'eux, je les regardais, je faisait des dessins, des croquis, je voulais les saisir. J'étais très impressionné par les gars et le désir de les dessiner m'est venu spontanément. C'est de là que plus tard est sorti La Partie de Cartes".

Pour tenter de justifier cette approche de la vie de Fernand Léger, il me semble judicieux de relater ses propos au sujet de la guerre : "La guerre je l'ai touchée. Les culasses des canons, le soleil qui tapait dessus, la crudité de l'objet en lui-même - voilà ce qui m'a formé.". On se rend ainsi compte à quel point cette guerre l'influença de façon profonde et irrémédiable et surtout qu'il en eut conscience.

La suite de sa vie (1917-1955)

Une chose marquante dans la vie de Fernand Léger, c'est sa lucidité sur lui-même. Ainsi a-t-il dit au sujet de l'influence de la première guerre mondiale : "Ce sont quatre années de guerre qui m'ont jeté brusquement dans une réalité aveuglante et toute nouvelle pour moi. J'ai quitté Paris en plein dans une manière abstraite, époque de libération picturale. Sans transition, je me suis trouvé de niveau avec tout le peuple français; versé au génie, mes nouveaux camarades étaient des mineurs, des terrassiers, des artisans du bois et du fer. J'ai découvert là le peuple français. Dans le même temps je fus ébloui par une culasse de canon de 75 ouverte en plein soleil, magie de la lumière sur le métal blanc. Il n'en fallu pas moins pour me faire oublier l'art abstrait de 1912-13. Révélation totale, comme homme et comme peintre. La richesse, la variété, l'humour, la perfection de certains types d'hommes autour de moi, leur sens exact du réel utile et de son application opportune au milieu de ce drame, vie et mort, dans lequel nous étions plongés, plus que cela, des poètes, des inventeurs d'images poétiques journalières - je veux parler de l'argot, si mobile, si coloré. Quand j'ai mordu dans cette réalité, l'objet ne m'a plus quitté.".

On comprendra que cette guerre lui a permis de mettre en évidence, à travers ses dessins, que son intention picturale n'était pas de dessiner des personnalités, "des identités propres", mais bien plus de dessiner "des éléments anonymes d'une grande thèse picturale de la réalité". Ce fut très certainement pour lui la découverte de son amour pour la machine, sous toutes ses formes. A ce sujet, lors d'une conférence au Collège de France en 1923, il déclare : "Cherchant l'éclat et l'intensité, je me suis servi de la machine, comme il arrive à d'autres d'employer le corps nu ou la nature morte. On ne doit jamais être dominé par le sujet... Je ne me suis jamais amusé à copier une machine. J'invente des images de machines, comme d'autres font, d'imagination, des paysages. L'élément mécanique n'est pas pourtant un parti pris, une attitude, mais un moyen d'arriver à donner une sensation de force et de puissance". C'est à partir de sa convalescence que Léger pris réellement la mesure de ses intentions artistiques : il concentra toute son énergie sur l'élaboration d'un langage dont il devait dire lui-même : "J'essai avec des éléments mécaniques de créer un bel objet". Autrement dit, il avait atteint ce stade où le sujet d'une toile devait être pour lui davantage un prétexte qu'un thème.

Une manière d'appréhender la façon dont Fernand Léger envisageait l'art littéraire est peut-être de se pencher plus avant sur un recueil de poésie qu'il illustra. Car la littérature, surtout sous la forme de la poésie, fit partie intégrante de sa vie. D'ailleurs, dés 1918, Léger illustre le J'ai tué de Blaise Cendrars. Quant au recueil de poèmes d'Alain Bosquet, c'est sous la forme de dessins dépouillés, en noir et blanc, qu'il les illustra. Voici un poème que Léger illustra, tiré de L'image impardonnable , intitulé Revoir le doute :

A la lumière de tout ce que nous avons pu découvrir jusqu'à présent sur le personnage, il est bon de remarquer que Léger, sous les auspices d'un défenseur convaincu du prolétariat, n'était pas insensible au lyrisme. Tout cela afin d'illustrer la finesse du personnage, une sorte de duplicité qui est latente chez lui : une machine qui n'a pourtant rien de poétique, à priori, est traitée par Léger par une approche philosophique en tout cas.

Au fur et à mesure que Léger prend de l'envergure, son nom est de plus en plus associé à cette kyrielle d'artistes : Marc Chagall, André Breton, Jules Supervielle, Roger Caillois, Robert Goffin, Louis Zukowski, Clark Mills, Denis Devlin, Yvan Goll, Raymond Aron. C'est aussi cette somme de personnalités qui apportent de plus en plus de crédit à l'artiste qu'est Fernand Léger. Cependant, il est un artiste, poète, que Léger revendique puisqu'il publie tout un recueil de dessins, préfacés par les poèmes de cet artiste. Il s'agit de Louis Aragon. A la lecture de ces poèmes que Léger lui commande, on découvre l'admiration du poète pour le peintre. Ces poèmes sont légers, même s'ils traitent à la fois de la guerre et de Fernand Léger. Doit-on voir dans cet opus la réponse stylistique du poète au style du peintre ?

En voici en tout cas quelques extraits :

 

On ne peut parler de Fernand Léger sans évoquer l'imagier qu'il fut. C'est en tout cas la vision de Jean Cassou, précédemment cité, dans Fernand Léger. Dessins et gouaches, ouvrage dans lequel il compare le travail de Léger à celui des vitriers alsaciens du XIIème. siècle. Il est vrai que cette similitude se dégage de la part de Léger, dans son utilisation de courbes et de traits épais.

Cependant, Jean Cassou oppose l'intention libre de Léger lorsqu'il dessine de gros traits noirs, des cernes, à l'exigence matérielle du plomb qui imposait à ces vitriers ce style de composition. Il réconcilie les deux artisans en rapprochant leur aspiration commune, à savoir le contentement. Pour Jean Cassou, Léger est attiré par cette loi commune du gros trait dont il fait sa langue : la langue des images.

Fernand Léger est un adepte du dessin, on l'aura compris : le dessin est même très souvent pour lui une première étape dans la création d'une nouvelle peinture, une étape qui le sécurise. A ce propos, il s'explique : "Je fais un long travail préparatoire. Je fais d'abord une quantité de dessins après je fais des gouaches, et enfin je passe à la toile, mais quand je l'attaque j'ai 80 % d'assurance. Je sais où je vais". Ainsi, il n'existe pas d'improvisation chez Léger mais une quête constante du mieux, tout comme chez ces aristocrates vitriers. C'est la notion de vertu artistique (virtù italien : pouvoir de faire), de sens d'éthique stoïcienne, jacobine, ou de règle de s'en tenir à soi et à la constante amélioration de soi, tout comme chez Ingres, qui semble s'imposer à Léger.

Pour Cassou, les peintures de Léger ne sont pas tant des images du monde mais des images inspirées par le monde : ce monde actuel, moderne, industriel. C'est une forme latente de réalisme. D'ailleurs, les bêtes noires de Léger étaient l'impressionnisme et la mélodie; en effet, selon lui, les impression ne s'enchaînent pas comme les pièces de ses mécaniques. Cette idée est illustrée par son tableau La Joconde aux clés peint en 1930. Léger raconte qu'il avait peint un trousseau de clé et qu'il cherchait de l'inspiration pour terminer ce tableau. Il tombe nez à nez avec le célèbre tableau de La Joconde et pour lui, l'idée est claire, La Joconde doit être dans son nouveau tableau. De cette manière, il fait réellement opposition au mouvement impressionniste, ne recherchant pas l'intégration (cette Joconde est étrangement présente dans ce tableau, on ne peut donc parler véritablement d'intégration à proprement parler). Et si Fernand Léger s'insurge contre la mélodie, c'est qu'il est contre l'idée du continu; pour lui, "objets et fragments d'objets se distinguent les uns des autres, chacun se pousse à la plénitude de son être. Leur assemblage est une machine qui vit. On la considère : c'est une image vivante.". Léger aime à prendre des notes sur le vif (à propos des arbres, des fleurs, du corps humain, de machines en marche). D'ailleurs, Léger s'est toujours méfié des écoles de peinture qui font des effets, qui agissent sur les sens.

Léger avec Delaunay, contrairement aux autres cubistes, aime utiliser la couleur autrement que dans une vision monochromique : pour lui, la couleur est "un tonique nécessaire". Il prend les couleurs et les tient séparées les unes des autres. Il n'admet pas non plus que les couleurs se mélangent, qu'elles soient complémentaires, qu'elles se modulent, qu'elles chantent; à ce sujet, Léger s'exprime selon l'expression : "Je voudrais arriver à des tons qui s'isolent, un rouge très rouge, un bleu très bleu. De cette manière, sa peinture est très peu habituelle. Chose paradoxale, Léger s'est longtemps demandé s'il n'était pas un classsique.

 

CONCLUSION

Je me dois de formuler un regret concernant cet exposé : j'aurais aimé trouver le temps d'aller visiter la rétrospective sur Fernand Léger, au Centre Georges Pompidou qui est donnée cet été. Il est certain que cet exposé aurait été plus riche en commentaires personnels.

Ce que l'on peut retenir de Fernand Léger, c'est qu'il fut avant tout un humaniste constamment émerveillé. Sa peinture est dominée par l'idée que "toute chose y est une chose en soi, ele-même et parfaitement autonome". On ne connaît Léger que si l'on s'amuse à le connaître en lui, chez lui, dans sa vérité.

BIBLIOGRAPHIE

Les ouvrages suivants ont été pratiquement mes seules sources pour traiter ce sujet. Il s'agit de :

Egalement, voici l'adresse URL d'une page très intéressante si l'on désire regarder les oeuvres majeures de Léger, Picasso, Braque, Magritte, Ernst, Matisse, Chirico, Hockney, Chagal, Dali :